BINÔME 2
INDIQUEZ VOS NOMS:
ÉTUDIANT(E) 1: PIERRET Mathis
ÉTUDIANT(E) 2: JEFFRAY Elise
*** / ***
1º SÉPARATEUR: ON ÉCRIT NOTRE HISTOIRE EN MODE COLLABORATIF
1. Mettez-vous d'accord sur la trame narrative en utilisant le chat.
2. Chacun des membres du binôme rédige 3 parties:
étudiant(e) 1: 1. situation initiale / 3A. péripétie 1 / 4. dénouement;
étudiant(e) 2: 2. élément perturbateur / 3B péripétie 2 / 5.situation finale
1. SITUATION INITIALE
Au de-là du portail
Je me suis encore levé trop tard ce matin. J’avais pourtant bien laissé un mot au soleil pour qu’il me sorte du lit aux aurores, mais comme à son habitude ce garçon n’en fait qu’à sa tête. Heureusement, un repas chaud m’attend sur la table de la salle à manger, lui au moins il est toujours ponctuel, et bien chaud en plus, je ne peux pas me plaindre de mes employés, ils sont au petits soins. Je sais que certain trouverai à redire sur la manière dont je mène ma vie, mais moi elle ma va parfaitement bien. Certes ma maison sent le chloroforme et les produits ménagers, mais il serait inconvenant pour une jeune fille telle que moi de vivre dans une garçonnière sale et désordonnée. Les matins, après chaque repas, je vais me regarder dans la glace pour me faire belle, même si je ne sors pas je veux pouvoir me regarder avec fierté. Coiffure, parfum, tout est réglé, je peux descendre lire, il me semble avoir entraperçu de nouveaux livres dans la bibliothèque, j’ai hâte de pouvoir m’y plonger. Le dernier n’était pas des plus palpitants, il faut bien dire que je ne raffole pas des histoires policières, je crois aussi avoir vu des magazines, je vais passer ma semaine à lire, je le sens.
Il est tard, je n’ai pas vu le temps passer, mon ami le soleil est déjà parti se coucher, un véritable fainéant, il se couche de plus en plus tôt et se lève de plus en plus tard, mais je ne lui en veux pas, il fait froid et la douceur de mon lit n’est pas des plus désagréables. Demain je recommencerai, j’ai passé une bonne journée. Ceci dit, je ne suis pas sortie, ça fait des mois maintenant, je pourrai si je le voulais, mais je ne le veux pas. La maison est si agréable et le personnel s’occupe si bien de moi, demain je sortirai, ou après-demain, promis.
Aujourd'hui j'ai droit à de délicieux biscuits pour le petit déjeuner, ça faisait longtemps. Le soleil est encore en retard, mais ce n'est pas grave, j'avais particulièrement sommeil ce matin et ma femme de chambre a bordé mon lit hier soir, je ne m'étais rarement sentie aussi confortable que cette nuit. Quelque chose a changé dans la maison, je ne sais pas, l'odeur est toujours là, le repas sera encore chaud ce midi et mon lit bordé ce soir, mais quelque chose d'indescriptible a changé, sûrement mon imagination.
J'ai essayé de sortir mais mon gardien n'a pas voulu, il est trop protecteur celui-là, je peux me prendre en charge. Je ne peux pas me plaindre, la maison prend soin de moi, je vais aller lire et attendre le dîner. Il y a un étrange objet dans le salon, je ne l'avais jamais vu auparavant. Je crois que c'est une télévision.
2. ÉLÉMENT PERTURBATEUR
C’est curieux, je n'ai encore jamais eu de télévision ici. Je me demande qui a bien pus prendre la décision d’en ajouter une. Et sans mon accord de surcroît ! Je me rapproche alors de l’objet. Avant d’en savoir plus sur cette mystérieuse télévision, je tourne la tête pour être sûr que je suis bien seule dans la pièce ; j’aime être seule. C’est là que j’aperçois une cassette VHS posée à côté de la télévision. Sur la cassette il est écrit : La Grande Aventure de Rachel Brown. La couverture me fait penser à un Western, et je déteste les Western. Mon mari en regardait constamment. Cependant, je ne peux m’empêcher de regarder le film. De toute façon je n’ai rien de mieux à faire. Je met donc en route en la cassette, puis je m’installe sur le fauteuil en face de la télévision. Mon dos me fait mal, je ne suis plus autant en forme qu’autre fois.
Le film a duré 2:30, ce qui normalement est une durée trop longue pour moi pour regarder un film. Pourtant la durée du film ne m’a pas dérangée, au contraire j’ai trouvé que le film était trop court. L’histoire est passionnante, le personnage de Rachel Brown m’inspire énormément. Ce n’est pas un Western, dieu merci, mais un film d’aventure avec de la romance. Même si je ne refuse jamais un peu de romance, ce qui m’a vraiment plu et que l’histoire est avant tout centrée sur l’héroïne qui est Rachel Brown et sur sa découverte de sois. Rachel Brown est une jeune femme qui pense être satisfaite de sa vie jusqu’au jour où un événement particulier va chambouler sa vie. Elle va alors partir dans une aventure rocambolesque qui va changer sa vie à jamais. La raison pour laquelle j’ai beaucoup aimé ce film est parce que je me suis identifiée dès le début à l’héroïne. Rachel aime lire, c’est une femme qui est solitaire et pour qui la confiance à l’égard des gens est difficile. Ce film a également changé ma perception des choses. En effet, en regardant ce film, je me suis rendue compte que, comme Rachel, je suis enfermée dans une bulle dans laquelle je ne peux m’y échapper. Je ne m’étais pas rendu-compte jusqu’à aujourd’hui à quel point ma vie est insipide et répétitive.
Ce livre m’a fait beaucoup réfléchir, au point où j’ai ressens le besoin de prendre l’air. Je quitte alors le salon, traverse la grande salle à manger composée de plusieurs tables et je me dirige vers la porte d’entrée. Cependant alors que j’allais ouvrir la double porte, le gardien m’interrompt et me rappèle que je ne peut sortir dans la court sans un accompagnateur, que c’est pour ma « sécurité ». Il est vraiment pénible celui là ! Je ne me laisse pas faire, je veux sortir toute seule, est-ce trop demandé ? Il appèle alors l’une des domestiques qui travail dans la maison pour me raccompagner jusqu’à ma chambre. Il y a tellement de personnel dans cette maison que j’oublie l’identité de chacun. J'essaie de ne me débarrasser en vain de la femme en lui affirmant que je connais bien le chemin, malgré tout elle ne veut pas me laisser partir toute seule, elle me dit qu’elle n’a pas le droit. Après lui avoir fermé la porte au nez, je m'assois sur le coté de mon lit qui donne vue à un parc au delà du portail de la maison. C’est en observant des gens se balader dans le parc que je prend conscience que ma vie dans cette maison est bien triste et qu'elle semble mener dans aucune direction.
3A. PÉRIPÉTIE 1
Je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce film. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas ressentie le souffle du vent sur mon visage, la sensation du soleil brûlant sur ma peau, et des bras enlacés autour de moi. J'apprécie cette maison, mais j'ai besoin de sortir pour ressentir ça une nouvelle fois, j'ai l'impression que ça fait des années que je n'ai pas vu le soleil. Mais le gardien de la porte d'entrée me barre à chaque fois la route, même quand je me suis présenté avec mes valises en scandant que je quittais la maison parce qu'elle ne m'allait plus, quel goujat. Je vais finir par croire qu'on ne veut pas me voir hors de cette maison, même le personnel et les domestiques semblent plus agités que d'habitude, j'ai l'impression qu'ils me surveillent depuis mon altercation avec le gardien. Je dois trouver un moyen de sortir d'ici à tout prix, je ne suis plus à mon aise, je me sens seule.
Ma décision est prise, je dois quitter la maison, même si ça me fend le coeur. Je m'en veux beaucoup car ça signifie tromper la vigilence du personnel et du gardien, mais c'est l'unique moyen. Ils me pardonneront, j'en suis certaine, ils comprendront qu'une jeune fille comme moi peut tout à fait vivre sa vie sans leur aide, et même qu'elle le doit. Le gardien dîne après moi, quand je monte dans ma chambre généralement, c'est là que je dois agir, les domestiques sont occupés à cette heure et la maison est moins active. Quand mon tour viendra, je me glisserai hors de ma chambre et m'enfuirai à toute vitesse.
Il est l'heure, je sers fort le petit sac contre ma poitrine et prend une grande inspiration. Prendre avec moi les valises n'est pas une bonne idée, alors je rassemble quelques affaires, mon argent, et tout ce à quoi je tiens dans un petit sac à main, et je mets quelques vêtements dans un autre. Ma porte est mal huilée, et je redoute que son grincement n'alerte le personnel, mais je ne peux plus rester ici. Doucement je pose ma main sur la poignée, et la tourne...
Je suis planté là depuis trop longtemps, personne ne viendra je peux me rassurer et refermer doucement la porte derrière moi. En y allant lentement, je peux éviter de faire trop de bruit. Le grincement est légé, et sans trop de tintamarre la porte se referme, le premier obstacle est passé, enfin. Je regarde tout autour de moi, le long couloir plongé dans l'obscurité me semble totalement vide, je décide donc de m'enfoncer petit à petit dans la pénombre, sur la pointe des pieds. A la prochaine intersecton, l'escalier qui descend vers le hall principal au rez-de-chaussé s'offrira à moi. Si je me dépêche je pourrai partir avant le retour du gardien, mais le temps commence à manquer, je me suis trop attardé près de la porte de ma chambre. J'accélère le rythme, je tourne, je vois l'escalier, je commence à descendre avec précaution et me voilà dans le hall principal, face à la porte. Le gardien n'est pas là, je suis sauvé ! Je commence à marcher vers elle, puis ma marche se transforme en course, aussi vite que mon corps me le permet, course qui se voit couper nette par une main bourrue et rugeuse qui m'empoigne une épaule. Un homme grand et dont le visage mi-caché par les ombres me semble familier se tient devant moi. Il prononce quelques mots tout fort, et des bruits de pas se font entendre tout autour de moi, je n'arrive plus à distinguer clairement les sons, ni les paroles, mais une foule m'entoure maintenant. Ma vision se brouille, et puis c'est le noir complet.
3B. PÉRIPÉTIE 2
Quand je me suis réveillée le lendemain matin, j’étais dans mon lit, ce qui veut dire que ma tentative d’évasion a échouée. Je n’ai néanmoins pas l’attention de baisser les bras. Cette fois si je vais être plus méticuleuse et surtout plus organisée. Une semaine s’est écoulée depuis mon premier échec, depuis je suis sage et j’obéis. Enfin en apparence. En réalité je fais profile bas pour qu’ils ne se doutent de rien. Ma deuxième tentative d’évasion va être une réussite, il le faut.
Je suis restée enfermer dans ma chambre toute la semaine, pour préparer mon plan d’évasion. Tout d’abord j’ai fais un plan de la maison, enfin des pièces dont je connais l’existence, pour savoir quelles sont mes options de sortis. Partir par le portail me semble le plus judicieux, je ne me vois pas faire le mur du côté jardin. Cependant pour ouvrir le portail il me faut soit une carte d’un employé, soit le code du portail, soit une clé. J’abandonne l’idée de la carte, c’est trop dangereux, je ne veux pas m’approcher du personnel de trop près. Je ne vois pas également comment je pourrais avoir le code qui ouvre le portail. Ils ne le cris pas tout fort. Il me faut alors être en possession de la clé, et je sais déjà où je peux la trouver : dans le bureau du gardien. Par contre il va falloir que je mette en place une diversion pour que le gardien quitte son bureau. Plusieurs idées me viennent alors à moi. Je pourrais mettre le feu dans la cuisine, mais il faut d’abord que je puisse avoir accès à la cuisine. Je pourrais sinon mettre un somnifère ou autre médicament pour endormir le gardien, mais la pharmacie de la maison est trop bien gardée. Une illumination me vient alors à moi, je vais déclencher une querelle entre les autres résidents qui sera suffisamment importante pour distraire le personnel.
Maintenant que mon plan est prêt, il faut le mettre à exécution. Après avoir à nouveau préparer mon sac, je sors de ma chambre en souriant, l’air innocente. Je m’arrête juste avant le hall d’entrée pour cacher mon sac dans un placard à balais, puis je me dirige vers la salle à manger. Pendant l’heure du déjeuné, je papote avec d’autres résidents, en particulier avec Odette. Elle a pour réputation de se quereller avec tout le monde, ce qui est parfait pour ma diversion. Je lui raconte alors des rumeurs que j’ai entendue à son égard. L’effet est immédiat, Odette devient rouge de colère et se met à agresser les autres résidents. La situation perd vite le contrôle, j’en profite alors pour sortir de la salle s’en être remarquée. De toute façon le personnel est trop occupé à essayer de reprendre contrôle de la situation pour remarquer que l’un de leur résident s’est échappé. J’arrive dans le hall l’air essoufflée et affolé, ce qui attire directement l’intention du gardien. Le gardien sort de son bureau en laissant la porte ouverte et vient à ma rencontre.
« Qu’est ce qui n’va pas madame ? »
« Un grabuge a éclaté dans la salle à manger monsieur, un membre du personnel m’a demandé de venir vous chercher. C’est urgent ! »
« Ok, ne bougez pas ! »
Sans plus tardé le gardien se précipite dans la salle à manger, me laissant seule dans le hall d’entrée. Pas une minute à perdre. J’entre dans le bureau du gardien, et j’attrape le trousseau de clé suspendu au mur. Juste avant de partir je me rappelle que j’ai mon sac à prendre dans le placard à balais. Sac en main et clé dans l’autre, je sors du bâtiment et je me dirige jusqu’au portail. Je me retourne une dernière fois pour être sûr que personne ne me vois, puis je met la clé dans la serrure et la tourne. Le portail s’ouvre, je sors sans une once d’hésitation, comme si de rien n’était.
4. DÉNOUEMENT
Alors que le grand portail se referme dans un grincement métallique strident, tout mon corps se met à vibrer, je tremble à l'idée de cette liberté nouvelle. Les arbres ont un son différent, les bruits aux alentours résonnent autrement, l'oxygène que je respire à une odeur de liberté. Je suis toute excitée en pensant aux aventures qui m'attendent, à ma nouvelle vie, je me sens renaître, j'ai décidément fais le bon choix, la maison m'empoisonnait. Avec la plus grande des précautions, je mets un pas devant moi, puis l'autre, je traverse la route et me retrouve dans le parc. Tout autour de moi la vie raisonne, des couples s'embrassent, des enfants jouent, j'apperçois même une sportive dans une course éffrénée au loin, dépassée par un cycliste. Je dois avouer me sentir un peu perdue, si retrouver ma liberté est un plaisir indescriptible, je me retrouve à ne plus savoir quoi faire ni où aller. Un jeune garçon passe à côté de moi les yeux rivés sur ce qu'il me semble être un téléphone, et avant même que je ne puisse dire quoique ce soit, il se retourne, lève les yeux vers moi, et me demande.
"Vous allez bien madame, qu'est-ce que vous faites ici ?"
Je ne sais quoi répondre, il a vraiment l'air inquiet pour moi, et pourtant je peux quand même encore me prendre en charge. Peut-être veut-il seulement passer un peu de temps en ma compagnie ? Je ne dirai pas non.
Beaucoup de gens se groupent autour de moi, ils m'entourent et me posent des questions. Ils veulent savoir si je vais bien, d'où je viens, j'ai l'impression d'être une véritable bête de foire. L'angoisse monte, je veux partir d'ici et fuir ces gens, mais la foule qui se masse autour de moi est compacte et essayer de partir reviendrait à forcer le passage à travers un mur de béton. L'un des passants me demande si je me suis enfuie de la maison de l'autre côté de la route, et une jeune femme parle d'aller "les" prévenir pour s'assurer que je ne vienne pas de là-bas. Un moment passe, puis une voix plus forte se met à raisonner. Un grand médecin à l'air bourru se trouve devant moi, il se gratte la barbe. Il me fait un grand sourir et me demande pardon. Il me dit que j'ai été négligé ces derniers temps avec l'entrée de nouveaux patients et que toute l'équipe fera des efforts dés à présents pour m'emmener à nouveau en promenade, il me promet même une après-midi avec les autres sur la côte. Il me prend par les épaules, mais cette fois-ci sa poigne est chaleureuse. Nous faisons demi-tour et retournons à la maison.
J'ai enfin retrouvé toute ma tête. Mais qu'est-ce qui m'a prit ? Et si mes petits enfants étaient venus et que je n'étais pas là ? De toute façon mes articulation me font mal, et je ne dirai pas non à une promenade sur la côte. Je vais le suivre.
5. SITUATION FINALE
Ma vie s’est améliorée depuis ces trois derniers mois. Le personnel de la maison de retraite n’a pas été fâché avec moi, après tout ce n’est pas vraiment de ma faute si j’oublie de temps en temps qui je suis. Certains perdent la tête avec l’âge.
Après avoir contacté ma famille, ils ont pris la décision de me transférer dans une autre maison, une qui est plus sécurisée mais qui me permettra de sortir plus souvent. Le jardin de cette nouvelle maison est magnifique. Il est vaste et possède de nombreuses espèces de fleurs qui rend le jardin joyeux et paisible. Ma famille me rend visite plus souvent, voir mes petits enfants me fait toujours plaisir. De plus je me suis faite un ami, son nom est Daniel. Cet un homme charmant est drôle. Il me fait tellement rire !
Il m’arrive de temps en temps de perdre un peu la tête, mais le personnel est toujours prêt à me venir en aide ainsi que Daniel.
*** / ***
2º SÉPARATEUR: ON COLLE L'HISTOIRE OBTENUE CI-DESSUS ET ON S'HÉTÉROCORRIGE (AU SEIN DE NOTRE BINÔME)
Au de-là du portail
Je me suis encore levée trop tard ce matin. J’avais pourtant bien laissé un mot au soleil pour qu’il me sorte du lit aux aurores, mais comme à son habitude ce garçon n’en fait qu’à sa tête. Heureusement, un repas chaud m’attend sur la table de la salle à manger, lui au moins il est toujours ponctuel, et bien chaud en plus, je ne peux pas me plaindre de mes employés, ils sont au petits soins. Je sais que certain trouverai à redire sur la manière dont je mène ma vie, mais moi elle ma va parfaitement bien. Certes ma maison sent le chloroforme et les produits ménagers, mais il serait inconvenant pour une jeune fille telle que moi de vivre dans une garçonnière sale et désordonnée. Les matins, après chaque repas, je vais me regarder dans la glace pour me faire belle, même si je ne sors pas je veux pouvoir me regarder avec fierté. Coiffure, parfum, tout est réglé, je peux descendre lire, il me semble avoir entraperçu de nouveaux livres dans la bibliothèque, j’ai hâte de pouvoir m’y plonger. Le dernier n’était pas des plus palpitants, il faut bien dire que je ne raffole pas des histoires policières, je crois aussi avoir vu des magazines, je vais passer ma semaine à lire, je le sens.
Il est tard, je n’ai pas vu le temps passer, mon ami le soleil est déjà parti se coucher, un véritable fainéant, il se couche de plus en plus tôt et se lève de plus en plus tard, mais je ne lui en veux pas, il fait froid et la douceur de mon lit n’est pas des plus désagréables. Demain je recommencerai, j’ai passé une bonne journée. Ceci dit, je ne suis pas sortie, ça fait des mois maintenant, je pourrai si je le voulais, mais je ne le veux pas. La maison est si agréable et le personnel s’occupe si bien de mo. Demain je sortirai, ou après-demain, promis.
Aujourd'hui j'ai eu le droit à de délicieux biscuits pour le petit déjeuner, ça faisait longtemps. Le soleil est encore en retard, mais ce n'est pas grave, j'avais particulièrement sommeil ce matin et ma femme de chambre a bordé mon lit hier soir, je ne m'étais rarement sentie aussi confortable que cette nuit. Quelque chose a changé dans la maison, je ne sais pas quoi exactement, l'odeur est toujours là, le repas sera encore chaud ce midi et mon lit sera bordé ce soir, mais quelque chose d'indescriptible a changé. C'est sûrement mon imagination.
J'ai essayé de sortir mais mon gardien n'a pas voulu, il est trop protecteur celui-là, je peux me prendre en charge. Je ne peux néanmoins pas me plaindre, la maison prend soin de moi. Je vais aller lire et attendre le dîner. Il y a un étrange objet dans le salon, je ne l'avais jamais vu auparavant. Je crois que c'est une télévision.
C’est curieux, je n'ai encore jamais eu de télévision ici. Je me demande qui a bien pus prendre la décision d’en ajouter une. Et sans mon accord de surcroît ! Je me rapproche alors de l’objet. Avant d’en savoir plus sur cette mystérieuse télévision, je tourne la tête pour être sûr que je suis bien seule dans la pièce, j’aime être seule. C’est là que j’aperçois une cassette VHS posée à côté de la télévision. Sur la cassette il est écrit : La Grande Aventure de Rachel Brown. La couverture me fait penser à un Western, et je déteste les Western. Mon mari en regardait constamment. Cependant, je ne peux m’empêcher de regarder le film. De toute façon je n’ai rien de mieux à faire. Je met donc en route en la cassette, puis je m’installe sur le fauteuil en face de la télévision. Mon dos me fait mal, je ne suis plus autant en forme qu’autre fois.
Le film a duré à peu près deux heures et demie, ce qui normalement est une durée trop longue pour moi, surtout pour regarder un film. Pourtant elle ne m’a pas dérangée, au contraire j’ai trouvé que le film était trop court. L’histoire était passionnante, le personnage de Rachel Brown m’inspire énormément. Ce n’est pas un Western, dieu merci, mais un film d’aventure avec un brin de romance. Je ne refuse jamais un peu de romance, ça m'a vraiment plu, l’histoire est avant tout centrée sur l’héroïne, Rachel Brown, et sur la découverte de soi. C'est une jeune femme qui pense être satisfaite de sa vie jusqu’au jour où un événement particulier la chamboule. Elle part alors dans une aventure rocambolesque change sa vie à jamais. J’ai beaucoup aimé ce film parce que je me suis identifiée dès le début à l’héroïne. Rachel aime lire, c’est une femme qui est solitaire et pour qui la confiance à l’égard des gens est difficile. Ce film a également changé ma perception des choses. En le regardant film, je me suis rendue compte que, comme Rachel, je suis enfermée dans une bulle de laquelle je ne peux m’échapper. Je ne m’étais pas rendu-compte jusqu’à aujourd’hui à quel point ma vie est insipide et répétitive.
Ce livre m’a fait beaucoup réfléchir, au point où je ressens maintenant le besoin de prendre l’air. Je quitte alors le salon, traverse la grande salle à manger composée de plusieurs tables et je me dirige vers la porte d’entrée. Cependant alors que j’e m'approche pour ouvrir la double porte, le gardien m’interrompt et me rappel que je ne peux sortir dans la court sans un accompagnateur, que c’est pour ma « sécurité ». Il est vraiment pénible celui là ! Je ne me laisse pas faire, je veux sortir toute seule, est-ce trop demandé ? Il appel alors l’une des domestiques qui de la maison pour me raccompagner jusqu’à ma chambre. Il y a tellement de personnel dans cette maison que j’oublie les noms de beaucoup d'entre eux. J'essaie de me débarrasser en vain de cette femme en lui affirmant que je connais bien le chemin, malgré tout elle ne veut pas me laisser partir toute seule, elle me dit qu’elle n’a pas le droit. Après lui avoir fermé la porte au nez, je m'assois sur le coté de mon lit qui et regarde pas la fenêtre dont la vue donne sur un parc au delà du portail de la maison. En observant les gens se balader dans le parc je prend conscience que ma vie dans cette maison est bien triste et qu'elle semble me mener nulle part.
Je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce film. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas ressentie le souffle du vent sur mon visage, la sensation du soleil brûlant sur ma peau, et des bras enlacés autour de moi. J'apprécie cette maison, mais j'ai besoin de sortir pour ressentir ça une nouvelle fois. J'ai l'impression que ça fait des années que je n'ai pas vu le soleil. Mais le gardien de la porte d'entrée me barre à chaque fois la route, même quand je me suis présentée avec mes valises en scandant que je quittais la maison parce qu'elle ne m'allait plus, quel goujat. Je vais finir par croire qu'on ne veut pas me voir hors de cette maison, même le personnel et les domestiques semblent plus agités que d'habitude, j'ai l'impression qu'ils me surveillent depuis mon altercation avec le gardien. Je dois trouver un moyen de sortir d'ici à tout prix, je ne suis plus à mon aise, je me sens seule.
Ma décision est prise, je dois quitter la maison, même si ça me fend le coeur. Je m'en veux beaucoup car ça signifie tromper la vigilence du personnel et du gardien, mais c'est l'unique moyen. Ils me pardonneront, j'en suis certaine, ils comprendront qu'une jeune fille comme moi peut tout à fait vivre sa vie sans leur aide, et même qu'elle le doit. Le gardien dîne après moi, quand je monte dans ma chambre généralement, c'est là que je dois agir, les domestiques sont occupés à cette heure et la maison est moins active. Quand mon tour viendra, je me glisserai hors de ma chambre et m'enfuirai à toute vitesse.
Il est l'heure, je sers fort le petit sac contre ma poitrine et prend une grande inspiration. Prendre avec moi les valises n'est pas une bonne idée, alors je rassemble quelques affaires, mon argent, et tout ce à quoi je tiens dans un petit sac à main, et je mets quelques vêtements dans un autre. Ma porte est mal huilée, et je redoute que son grincement n'alerte le personnel, mais je ne peux plus rester ici. Doucement je pose ma main sur la poignée, et la tourne...
Je suis plantée là depuis trop longtemps, personne ne viendra je peux me calmer et refermer doucement la porte derrière moi. En y allant lentement, je peux éviter de faire trop de bruit. Le grincement est légé, et sans trop de tintamarre la porte se referme, le premier obstacle est passé, enfin. Je regarde tout autour de moi, le long couloir plongé dans l'obscurité me semble totalement vide, je décide donc de m'enfoncer petit à petit dans la pénombre, sur la pointe des pieds. A la prochaine intersecton, l'escalier qui descend vers le hall principal au rez-de-chaussé s'offrira à moi. Si je me dépêche je pourrai partir avant le retour du gardien, mais le temps commence à manquer, je me suis trop attardé près de la porte de ma chambre. J'accélère le rythme, je tourne, je vois l'escalier, je commence à descendre avec précaution et me voilà dans le hall principal, face à la porte. Le gardien n'est pas là, je suis sauvé ! Je commence à marcher vers elle, puis ma marche se transforme en course, aussi vite que mon corps me le permet, course qui se voit couper nette par une main bourrue et rugeuse qui m'empoigne une épaule. Un homme grand et dont le visage mi-caché par les ombres me semble familier se tient devant moi. Il prononce quelques mots tout fort, et des bruits de pas se font entendre tout autour de moi, je n'arrive plus à distinguer clairement les sons, ni les paroles, mais une foule m'entoure maintenant. Ma vision se brouille, et puis c'est le noir complet.
Je me suis réveillée le lendemain matin dans mon lit, ce qui voulait dire que ma tentative d’évasion avait échouée. Je n’ai néanmoins pas l’attention de baisser les bras. Cette fois si je vais être plus méticuleuse et surtout plus organisée. Une semaine c’est écoulée depuis mon premier échec, depuis je suis sage et j’obéis. Enfin en apparence. En réalité je fais profile bas pour qu’ils ne se doutent de rien. Ma deuxième tentative d’évasion va être une réussite, il le faut.
Je suis restée enfermer dans ma chambre toute la semaine, pour préparer mon plan d’évasion. Tout d’abord j’ai fais un plan de la maison, enfin des pièces dont je connais l’existence, pour savoir quelles sont mes options. Partir par le portail me semble le plus judicieux, je ne me vois pas faire le mur du côté jardin. Cependant pour ouvrir le portail il me faut soit une carte d’un employé, soit le code du portail, soit une clé. J’abandonne l’idée de la carte, c’est trop dangereux, je ne veux pas m’approcher du personnel de trop près. Je ne vois pas également comment je pourrais avoir le code qui ouvre le portail. Ils ne le crient pas sur tous les toits. Il me faut donc être en possession de la clé, et je sais déjà où je peux la trouver ; dans le bureau du gardien. Par contre il va falloir que je mette en place une diversion pour que le gardien quitte son bureau. Plusieurs idées me viennent alors. Je pourrais mettre le feu dans la cuisine, mais il faut d’abord que je puisse avoir y accès. Je pourrais sinon mettre un somnifère ou autre médicament pour endormir le gardien, mais la pharmacie de la maison est trop bien gardée. Une illumination me vient alors, je vais déclencher une querelle entre les autres résidents qui sera suffisamment importante pour distraire le personnel.
Maintenant que mon plan est prêt, il faut le mettre à exécution. Après avoir à nouveau préparer mon sac, je sors de ma chambre en souriant, l’air innocente. Je m’arrête juste avant le hall d’entrée pour cacher mon sac dans un placard à balais, puis je me dirige vers la salle à manger. Pendant l’heure du déjeuner, je papote avec d’autres résidents, en particulier avec Cécile. Elle a pour réputation de se quereller avec tout le monde, ce qui est parfait pour ma diversion. Je lui raconte alors des rumeurs que j’ai sois disant entendues à son égard. L’effet est immédiat, Cécile devient rouge de colère et se met à agresser les autres résidents. La situation dérape vite, j’en profite alors pour sortir de la salle sans être remarquée. De toute façon le personnel est trop occupé à essayer de rétablir l'ordre pour remarquer que l’un de leur résident c’est échappé. J’arrive dans le hall l’air essoufflée et affolé, ce qui attire directement l’attention du gardien. Il sort de son bureau en laissant la porte ouverte et vient à ma rencontre.
« Qu’est ce qui ne va pas madame ? »
« Une bagarre a éclaté dans la salle à manger monsieur, un membre du personnel m’a demandé de venir vous chercher. C’est urgent ! »
« Je vais aller voir, ne bougez pas ! »
Sans plus tarder le gardien se précipite dans la salle à manger, me laissant seule dans le hall d’entrée. Pas une minute à perdre. J’entre dans le bureau du gardien, et j’attrape le trousseau de clé suspendu au mur. Juste avant de partir je me rappelle que j’ai mon sac à prendre dans le placard à balais. Sac en main et clé dans l’autre, je sors du bâtiment et je me dirige jusqu’au portail. Je me retourne une dernière fois pour être sûre que personne ne me voit, puis je met la clé dans la serrure et la tourne. Le portail s’ouvre, je sors sans une once d’hésitation, comme si de rien n’était.
Alors que le grand portail se referme dans un grincement métallique strident, tout mon corps se met à vibrer, je tremble à l'idée de cette liberté nouvelle. Les arbres ont un son différent, les bruits aux alentours résonnent autrement, l'oxygène que je respire à une odeur de liberté. Je suis toute excitée en pensant aux aventures qui m'attendent, à ma nouvelle vie, je me sens renaître, j'ai décidément fais le bon choix, la maison m'empoisonnait. Avec la plus grande des précautions, je mets un pas devant moi, puis l'autre, je traverse la route et me retrouve dans le parc. Tout autour de moi la vie raisonne, des couples s'embrassent, des enfants jouent, j'apperçois même une sportive dans une course éffrénée au loin, dépassée par un cycliste. Je dois avouer me sentir un peu perdue, si retrouver ma liberté est un plaisir indescriptible, je me retrouve à ne plus savoir quoi faire ni où aller. Un jeune garçon passe à côté de moi les yeux rivés sur ce qu'il me semble être un téléphone, et avant même que je ne puisse dire quoique ce soit, il se retourne, lève les yeux vers moi, et me demande.
"Vous allez bien madame, qu'est-ce que vous faites ici ?"
Je ne sais quoi répondre, il a vraiment l'air inquiet pour moi, et pourtant je peux quand même encore me prendre en charge. Peut-être veut-il seulement passer un peu de temps en ma compagnie ? Je ne dirai pas non.
Beaucoup de gens se groupent autour de moi, ils m'entourent et me posent des questions. Ils veulent savoir si je vais bien, d'où je viens, j'ai l'impression d'être une véritable bête de foire. L'angoisse monte, je veux partir d'ici et fuir ces gens, mais la foule qui se masse autour de moi est compacte et essayer de partir reviendrait à forcer le passage à travers un mur de béton. L'un des passants me demande si je me suis enfuie de la maison de l'autre côté de la route, et une jeune femme parle d'aller "les" prévenir pour s'assurer que je ne vienne pas de là-bas. Un moment passe, puis une voix plus forte se met à raisonner. Un grand médecin à l'air bourru se trouve devant moi, il se gratte la barbe. Il me fait un grand sourir et me demande pardon. Il me dit que j'ai été négligé ces derniers temps avec l'entrée de nouveaux patients et que toute l'équipe fera des efforts dés à présents pour m'emmener à nouveau en promenade, il me promet même une après-midi avec les autres sur la côte. Il me prend par les épaules, mais cette fois-ci sa poigne est chaleureuse. Nous faisons demi-tour et retournons à la maison.
J'ai enfin retrouvé toute ma tête. Mais qu'est-ce qui m'a prit ? Et si mes petits enfants étaient venus et que je n'étais pas là ? De toute façon mes articulation me font mal, et je ne dirai pas non à une promenade sur la côte. Je vais le suivre.
Ma vie c’est améliorée depuis ces trois derniers mois. Le personnel de la maison de retraite n’a pas été fâché avec moi, après tout ce n’est pas vraiment de ma faute si j’oublie de temps en temps qui je suis. Certains perdent la tête avec l’âge.
Après avoir contacté ma famille, ils ont pris la décision de me transférer dans une autre maison, une qui est plus sécurisée mais qui me permettra de sortir plus souvent. Le jardin de cette nouvelle maison est magnifique. Il est vaste avec de nombreuses espèces de fleurs qui le rend joyeux et paisible. Ma famille me rend visite plus souvent, voir mes petits enfants me fait toujours plaisir. De plus je me suis faite un ami, son nom est Daniel. C'est un homme charmant et drôle. Il me fait tellement rire !
Il m’arrive de temps en temps de perdre un peu la tête, mais le personnel est toujours prêt à me venir en aide, ainsi que Daniel. Peut-être que demain, mon vieil ami le soleil me reveillera à l'heure ?
*** / ***
3º SÉPARATEUR: ON COLLE LA VERSION FINALE QUE PROPOSE NOTRE BINÔME (CELLE À LAQUELLE ON EST PARVENU APRÈS AVOIR VALIDÉ (OU NON) NOS CORRECTIONS MUTUELLES DE L'ÉTAPE PRÉCÉDENTE)
Au de-là du portail
Je me suis encore levée trop tard ce matin. J’avais pourtant bien laissé un mot au soleil pour qu’il me sorte du lit aux aurores, mais comme à son habitude ce garçon n’en fait qu’à sa tête. Heureusement, un repas chaud m’attend sur la table de la salle à manger, lui au moins il est toujours ponctuel, et bien chaud en plus, je ne peux pas me plaindre de mes employés, ils sont au petits soins. Je sais que certain trouverai à redire sur la manière dont je mène ma vie, mais moi elle ma va parfaitement bien. Certes ma maison sent le chloroforme et les produits ménagers, mais il serait inconvenant pour une jeune fille telle que moi de vivre dans une garçonnière sale et désordonnée. Les matins, après chaque repas, je vais me regarder dans la glace pour me faire belle, même si je ne sors pas je veux pouvoir me regarder avec fierté. Coiffure, parfum, tout est réglé, je peux descendre lire, il me semble avoir entraperçu de nouveaux livres dans la bibliothèque, j’ai hâte de pouvoir m’y plonger. Le dernier n’était pas des plus palpitants, il faut bien dire que je ne raffole pas des histoires policières, je crois aussi avoir vu des magazines, je vais passer ma semaine à lire, je le sens.
Il est tard, je n’ai pas vu le temps passer, mon ami le soleil est déjà parti se coucher, un véritable fainéant, il se couche de plus en plus tôt et se lève de plus en plus tard, mais je ne lui en veux pas, il fait froid et la douceur de mon lit n’est pas des plus désagréables. Demain je recommencerai, j’ai passé une bonne journée. Ceci dit, je ne suis pas sortie, ça fait des mois maintenant, je pourrai si je le voulais, mais je ne le veux pas. La maison est si agréable et le personnel s’occupe si bien de moi. Demain je sortirai, ou après-demain, promis.
Aujourd'hui j'ai eu le droit à de délicieux biscuits pour le petit déjeuner, ça faisait longtemps. Le soleil est encore en retard, mais ce n'est pas grave, j'avais particulièrement sommeil ce matin et ma femme de chambre a bordé mon lit hier soir, je ne m'étais rarement sentie aussi confortable que cette nuit. Quelque chose a changé dans la maison, je ne sais pas quoi exactement, l'odeur est toujours là, le repas sera encore chaud ce midi et mon lit sera bordé ce soir, mais quelque chose d'indescriptible a changé, c'est sûrement mon imagination.
J'ai essayé de sortir mais mon gardien n'a pas voulu, il est trop protecteur celui-là, je peux me prendre en charge. Je ne peux néanmoins pas me plaindre, la maison prend soin de moi. Je vais aller lire et attendre le dîner. Il y a un étrange objet dans le salon, je ne l'avais jamais vu auparavant. Je crois que c'est une télévision.
C’est curieux, je n'ai encore jamais eu de télévision ici. Je me demande qui a bien pus prendre la décision d’en ajouter une. Et sans mon accord de surcroît ! Je me rapproche alors de l’objet. Avant d’en savoir plus sur cette mystérieuse télévision, je tourne la tête pour être sûr que je suis bien seule dans la pièce, j’aime être seule. C’est là que j’aperçois une cassette VHS posée à côté de la télévision. Sur la cassette il est écrit : La Grande Aventure de Rachel Brown. La couverture me fait penser à un Western, et je déteste les Western. Mon mari en regardait constamment. Cependant, je ne peux m’empêcher de regarder le film. De toute façon je n’ai rien de mieux à faire. Je met donc en route la cassette, puis je m’installe sur le fauteuil en face de la télévision. Mon dos me fait mal, je ne suis plus autant en forme qu’autre fois.
Le film a duré à peu près deux heures et demie, ce qui normalement est une durée trop longue pour moi, surtout pour regarder un film. Pourtant elle ne m’a pas dérangée, au contraire j’ai trouvé que le film était trop court. L’histoire était passionnante, le personnage de Rachel Brown m’inspire énormément. Ce n’est pas un Western, dieu merci, mais un film d’aventure avec un brin de romance. Je ne refuse jamais un peu de romance, ça m'a vraiment plu, l’histoire est avant tout centrée sur l’héroïne, Rachel Brown, et sur la découverte de soi. C'est une jeune femme qui pense être satisfaite de sa vie jusqu’au jour où un événement particulier la chamboule. Elle part alors dans une aventure rocambolesque qui change sa vie à jamais. J’ai beaucoup aimé ce film parce que je me suis identifiée dès le début à l’héroïne. Rachel aime lire, c’est une femme qui est solitaire et pour qui la confiance à l’égard des gens est difficile. Ce film a également changé ma perception des choses. En le regardant, je me suis rendue compte que, comme Rachel, je suis enfermée dans une bulle de laquelle je ne peux m’échapper. Je ne m’étais pas rendu-compte jusqu’à aujourd’hui à quel point ma vie est insipide et répétitive.
Ce film m’a fait beaucoup réfléchir, au point où je ressens maintenant le besoin de prendre l’air. Je quitte alors le salon, traverse la grande salle à manger composée de plusieurs tables et je me dirige vers la porte d’entrée. Cependant alors que j’e m'approche pour ouvrir la double porte, le gardien m’interrompt et me rappel que je ne peux sortir dans la court sans un accompagnateur, que c’est pour ma « sécurité ». Il est vraiment pénible celui là ! Je ne me laisse pas faire, je veux sortir toute seule, est-ce trop demandé ? Il appel alors l’une des domestiques de la maison pour me raccompagner jusqu’à ma chambre. Il y a tellement de personnel dans cette maison que j’oublie les noms de beaucoup d'entre eux. J'essaie de me débarrasser en vain de cette femme en lui affirmant que je connais bien le chemin, malgré tout elle ne veut pas me laisser partir toute seule, elle me dit qu’elle n’a pas le droit. Après lui avoir fermé la porte au nez, je m'assois sur le coté de mon lit et regarde pas la fenêtre dont la vue donne sur un parc au delà du portail de la maison. En observant les gens se balader dans le parc je prend conscience que ma vie dans cette maison est bien triste et qu'elle semble me mener nulle part.
Je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce film. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas ressentie le souffle du vent sur mon visage, la sensation du soleil brûlant sur ma peau, et des bras enlacés autour de moi. J'apprécie cette maison, mais j'ai besoin de sortir pour ressentir ça une nouvelle fois, j'ai l'impression que ça fait des années que je n'ai pas vu le soleil. Mais le gardien de la porte d'entrée me barre à chaque fois la route, même quand je me suis présentée avec mes valises en scandant que je quittais la maison parce qu'elle ne m'allait plus, quel goujat. Je vais finir par croire qu'on ne veut pas me voir hors de cette maison, même le personnel et les domestiques semblent plus agités que d'habitude, j'ai l'impression qu'ils me surveillent depuis mon altercation avec le gardien. Je dois trouver un moyen de sortir d'ici à tout prix, je ne suis plus à mon aise, je me sens seule.
Ma décision est prise, je dois quitter la maison, même si ça me fend le coeur. Je m'en veux beaucoup car ça signifie tromper la vigilence du personnel et du gardien, mais c'est l'unique moyen. Ils me pardonneront, j'en suis certaine, ils comprendront qu'une jeune fille comme moi peut tout à fait vivre sa vie sans leur aide, et même qu'elle a le doit. Le gardien dîne après moi, quand je monte dans ma chambre généralement, c'est là que je dois agir, les domestiques sont occupés à cette heure et la maison est moins active. Quand mon tour viendra, je me glisserai hors de ma chambre et m'enfuirai à toute vitesse.
Il est l'heure, je sers fort le petit sac contre ma poitrine et prend une grande inspiration. Prendre avec moi les valises n'est pas une bonne idée, alors je rassemble quelques affaires, mon argent, et tout ce à quoi je tiens dans un petit sac à main, et je mets quelques vêtements dans un autre. Ma porte est mal huilée, et je redoute que son grincement n'alerte le personnel, mais je ne peux plus rester ici. Doucement je pose ma main sur la poignée, et la tourne...
Je suis plantée là depuis trop longtemps, personne ne viendra je peux me détendre et refermer doucement la porte derrière moi. En y allant lentement, je peux éviter de faire trop de bruit. Le grincement est légé, et sans trop de tintamarre la porte se referme, le premier obstacle est passé, enfin. Je regarde tout autour de moi, le long couloir plongé dans l'obscurité me semble totalement vide, je décide donc de m'enfoncer petit à petit dans la pénombre, sur la pointe des pieds. A la prochaine intersecton, l'escalier qui descend vers le hall principal au rez-de-chaussé s'offrira à moi. Si je me dépêche je pourrai partir avant le retour du gardien, mais le temps commence à manquer, je me suis trop attardée près de la porte de ma chambre. J'accélère le rythme, je tourne, je vois l'escalier, je commence à descendre avec précaution et me voilà dans le hall principal, face à la porte. Le gardien n'est pas là, je suis sauvée ! Je commence à marcher vers elle, puis ma marche se transforme en course, aussi vite que mon corps me le permet, course qui se voit couper nette par une main bourrue et rugeuse qui m'empoigne une épaule. Un homme grand et dont le visage mi-caché par les ombres me semble familier se tient devant moi. Il prononce quelques mots tout fort, et des bruits de pas se font entendre tout autour de moi, je n'arrive plus à distinguer clairement les sons, ni les paroles, mais une foule m'entoure maintenant. Ma vision se brouille, et puis c'est le noir complet.
Je me suis réveillée le lendemain matin dans mon lit, ce qui voulait dire que ma tentative d’évasion avait échouée. Je n’ai néanmoins pas l’attention de baisser les bras. Cette fois si je vais être plus méticuleuse et surtout plus organisée. Une semaine c’est écoulée depuis mon premier échec, depuis je suis sage et j’obéis, enfin en apparence. En réalité je fais profile bas pour qu’ils ne se doutent de rien. Ma deuxième tentative d’évasion va être une réussite, il le faut.
Je suis restée enfermer dans ma chambre toute la semaine, pour préparer mon plan d’évasion. Tout d’abord j’ai fais un plan de la maison, du moins des pièces dont je connais l’existence, pour savoir quelles sont mes options. Partir par le portail me semble le plus judicieux, je ne me vois pas faire le mur du côté jardin. Cependant pour ouvrir le portail il me faut soit une carte d’un employé, soit le code du portail, soit une clé. J’abandonne l’idée de la carte, c’est trop dangereux, je ne veux pas m’approcher du personnel de trop près. Je ne vois pas également comment je pourrais avoir le code qui ouvre le portail. Ils ne le crient pas sur tous les toits. Il me faut donc être en possession de la clé, et je sais déjà où je peux la trouver ; dans le bureau du gardien. Par contre il va falloir que je mette en place une diversion pour que le gardien quitte son bureau. Plusieurs idées me viennent alors. Je pourrais mettre le feu dans la cuisine, mais il faut d’abord que je puisse avoir y accès. Je pourrais sinon mettre un somnifère ou autre médicament pour endormir le gardien, mais la pharmacie de la maison est trop bien gardée. Une idée me vient alors, je vais déclencher une querelle entre les autres résidents qui sera suffisamment importante pour distraire le personnel.
Maintenant que mon plan est prêt, il faut le mettre à exécution. Après avoir à nouveau préparer mon sac, je sors de ma chambre en souriant, l’air innocente. Je m’arrête juste avant le hall d’entrée pour cacher mon sac dans un placard à balais, puis je me dirige vers la salle à manger. Pendant l’heure du déjeuner, je papote avec d’autres résidents, en particulier avec Cécile. Elle a pour réputation de se quereller avec tout le monde, ce qui est parfait pour ma diversion. Je lui raconte alors des rumeurs que j’ai sois disant entendues à son égard. L’effet est immédiat, Cécile devient rouge de colère et se met à agresser les autres résidents. La situation dérape vite, j’en profite alors pour sortir de la salle sans être remarquée. De toute façon le personnel est trop occupé à essayer de rétablir l'ordre pour remarquer que l’un de leur résident c’est échappé. J’arrive dans le hall l’air essoufflée et affolé, ce qui attire directement l’attention du gardien. Il sort de son bureau en laissant la porte ouverte et vient à ma rencontre.
« Qu’est ce qui ne va pas madame ? »
« Une bagarre a éclaté dans la salle à manger monsieur, un membre du personnel m’a demandé de venir vous chercher. C’est urgent ! »
« Je vais aller voir, ne bougez pas ! »
Sans plus tarder le gardien se précipite dans la salle à manger, me laissant seule dans le hall d’entrée. Pas une minute à perdre. J’entre dans le bureau du gardien, et j’attrape le trousseau de clé suspendu au mur. Juste avant de partir je me rappelle que j’ai mon sac à prendre dans le placard à balais. Sac en main et clé dans l’autre, je sors du bâtiment et je me dirige jusqu’au portail. Je me retourne une dernière fois pour être sûre que personne ne me voit, puis je met la clé dans la serrure et la tourne. Le portail s’ouvre, je sors sans une once d’hésitation, comme si de rien n’était.
Alors que le grand portail se referme dans un grincement métallique strident, tout mon corps se met à vibrer, je tremble à l'idée de cette liberté nouvelle. Les arbres ont un son différent, les bruits aux alentours résonnent autrement, l'oxygène que je respire à une odeur de liberté. Je suis toute excitée en pensant aux aventures qui m'attendent, à ma nouvelle vie, je me sens renaître, j'ai décidément fais le bon choix, la maison m'empoisonnait. Avec la plus grande des précautions, je mets un pas devant moi, puis l'autre, je traverse la route et me retrouve dans le parc. Tout autour de moi la vie raisonne, des couples s'embrassent, des enfants jouent, j'apperçois même une sportive dans une course éffrénée au loin, dépassée par un cycliste. Je dois avouer me sentir un peu perdue, si retrouver ma liberté est un plaisir indescriptible, je me retrouve à ne plus savoir quoi faire ni où aller. Un jeune garçon passe à côté de moi les yeux rivés sur ce qu'il me semble être un téléphone, et avant même que je ne puisse dire quoique ce soit, il se retourne, lève les yeux vers moi, et me demande.
"Vous allez bien madame, qu'est-ce que vous faites ici ?"
Je ne sais quoi répondre, il a vraiment l'air inquiet pour moi, et pourtant je peux quand même encore me prendre en charge. Peut-être veut-il seulement passer un peu de temps en ma compagnie ? Je ne dirai pas non.
Beaucoup de gens se groupent autour de moi, ils m'entourent et me posent des questions. Ils veulent savoir si je vais bien, d'où je viens, j'ai l'impression d'être une véritable bête de foire. L'angoisse monte, je veux partir d'ici et fuir ces gens, mais la foule qui se masse autour de moi est compacte et essayer de partir reviendrait à forcer le passage à travers un mur de béton. L'un des passants me demande si je me suis enfuie de la maison de l'autre côté de la route, et une jeune femme parle d'aller "les" prévenir pour s'assurer que je ne vienne pas de là-bas. Un moment passe, puis une voix plus forte se met à raisonner. Un grand médecin à l'air bourru se trouve devant moi, il se gratte la barbe. Il me fait un grand sourir et me demande pardon. Il me dit que j'ai été négligée ces derniers temps avec l'entrée de nouveaux patients et que toute l'équipe fera des efforts dés à présents pour m'emmener à nouveau en promenade, il me promet même une après-midi avec les autres sur la côte. Il me prend par les épaules, mais cette fois-ci sa poigne est chaleureuse. Nous faisons demi-tour et retournons à la maison.
J'ai enfin retrouvé toute ma tête. Mais qu'est-ce qui m'a prit ? Et si mes petits enfants étaient venus me voir et que je n'étais pas là ? De toute façon mes articulation me font mal, et je ne dirai pas non à une promenade sur la côte. Je vais le suivre.
Ma vie c’est améliorée depuis ces trois derniers mois. Le personnel de la maison de retraite n’a pas été fâché avec moi, après tout ce n’est pas vraiment de ma faute si j’oublie de temps en temps qui je suis. Certains perdent la tête avec l’âge.
Après avoir contacté ma famille, ils ont pris la décision de me transférer dans une autre maison, une qui est plus sécurisée mais qui me permettra de sortir plus souvent. Le jardin de cette nouvelle maison est magnifique. Il est vaste avec de nombreuses espèces de fleurs qui le rend joyeux et paisible. Ma famille me rend visite plus souvent, voir mes petits enfants me fait toujours plaisir. De plus je me suis faite un ami, son nom est Daniel. C'est un homme charmant et drôle, il me fait tellement rire !
Il m’arrive de temps en temps de perdre un peu la tête, mais le personnel est toujours prêt à me venir en aide, ainsi que Daniel. Peut-être que demain, mon vieil ami le soleil me reveillera à l'heure ?
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4º SÉPARATEUR: ON RECOLLE LA VERSION VALIDÉE À L'ÉTAPE PRÉCÉDENTE AFIN QUE LE BINÔME 1 PUISSE Y INTRODUIRE SES CORRECTIONS
(En cliquant sur le petit carré de couleur qui se trouve sur le coin supérieur à droite, chaque membre du binôme 2 doit choisir une couleur différente et indiquer son nom avant de corriger le texte rédigé par les deux collègues)
(On aura donc 5 couleurs différentes au total; 1 couleur de la professeure; 2 couleurs de votre binôme; 2 autres couleurs de l'autre binôme)
Notes de correction:
1. s'il s'agit de corriger des erreurs d'orthographe ou de gramamire, faites-le directement sur le texte.
2. s'il s'agit de faire un commentaire, mettez-le entre crochets [ ] à l'intérieur du texte
Au de-là du portail
Je me suis encore levée trop tard ce matin. J’avais pourtant bien laissé un mot au soleil pour qu’il me sorte du lit aux aurores, mais comme à son habitude ce garçon n’en fait qu’à sa tête. Heureusement, un repas chaud m’attend sur la table de la salle à manger, lui au moins il est toujours ponctuel, et bien chaud en plus,[mettre un point pour commencer une nouvelle phrase] je ne peux pas me plaindre de mes employés, ils sont au petits soins. Je sais que certain trouverai à redire sur la manière dont je mène ma vie, mais moi elle me va parfaitement bien. Certes ma maison sent le chloroforme et les produits ménagers, mais il serait inconvenant pour une jeune fille telle que moi de vivre dans une garçonnière sale et désordonnée. Les matins, après chaque repas, je vais me regarder dans la glace pour me faire belle, même si je ne sors pas je veux pouvoir me regarder avec fierté. Coiffure, parfum, tout est réglé, je peux descendre lire, il me semble avoir entraperçu de nouveaux livres dans la bibliothèque, j’ai hâte de pouvoir m’y plonger. Le dernier n’était pas des plus palpitants, il faut bien dire que je ne raffole pas des histoires policières, je crois aussi avoir vu des magazines, je vais passer ma semaine à lire, je le sens.
Il est tard, je n’ai pas vu le temps passer, mon ami le soleil est déjà parti se coucher, un véritable fainéant, il se couche de plus en plus tôt et se lève de plus en plus tard, mais je ne lui en veux pas, il fait froid et la douceur de mon lit n’est pas des plus désagréables. Demain je recommencerai, j’ai passé une bonne journée. Ceci dit, je ne suis pas sortie, ça fait des mois maintenant, je pourrai si je le voulais, mais je ne le veux pas. La maison est si agréable et le personnel s’occupe si bien de moi. Demain je sortirai, ou après-demain, promis.
Aujourd'hui j'ai eu le droit à de délicieux biscuits pour le petit déjeuner, ça faisait longtemps. Le soleil est encore en retard, mais ce n'est pas grave, j'avais particulièrement sommeil ce matin et ma femme de chambre a bordé mon lit hier soir, je ne m'étais rarement sentie aussi confortable [confortablement installée/ aussi bien?] que cette nuit. Quelque chose a changé dans la maison, je ne sais pas quoi exactement, l'odeur est toujours là, le repas sera encore chaud ce midi et mon lit sera bordé ce soir, mais quelque chose d'indescriptible a changé, c'est sûrement mon imagination.
J'ai essayé de sortir mais mon gardien n'a pas voulu, il est trop protecteur celui-là, je peux me prendre en charge. Je ne peux néanmoins pas me plaindre, la maison prend soin de moi. Je vais aller lire et attendre le dîner. Il y a un étrange objet dans le salon, je ne l'avais jamais vu auparavant. Je crois que c'est une télévision.
C’est curieux, je n'ai encore jamais vu de télévision ici. Je me demande qui a bien pu prendre la décision d’en ajouter une. Et sans mon accord de surcroît ! Je me rapproche alors de l’objet. Avant d’en savoir plus sur cette mystérieuse télévision, je tourne la tête pour être sûre que je suis bien seule dans la pièce, j’aime être seule. C’est là que j’aperçois une cassette VHS posée à côté de la télévision. Sur la cassette il est écrit : La Grande Aventure de Rachel Brown. La couverture me fait penser à un Western, et je déteste les Western. Mon mari en regardait constamment. Cependant, je ne peux m’empêcher de regarder le film. De toute façon je n’ai rien de mieux à faire. Je met donc en route la cassette, puis je m’installe sur le fauteuil en face de la télévision. Mon dos me fait mal, je ne suis plus autant en forme qu’autre fois.
Le film a duré à peu près deux heures et demie, ce qui normalement est une durée trop longue pour moi, surtout pour regarder un film. Pourtant elle [cela] ne m’a pas dérangée, au contraire j’ai trouvé que le film était trop court. L’histoire était passionnante, le personnage de Rachel Brown m’inspire énormément. Ce n’est pas un Western, Dieu merci, mais un film d’aventure avec un brin de romance. Je ne refuse jamais un peu de romance, ça m'a vraiment plu, l’histoire est avant tout centrée sur l’héroïne, Rachel Brown, et sur la découverte de soi. C'est une jeune femme qui pense être satisfaite de sa vie jusqu’au jour où un événement particulier la chamboule. Elle part alors dans une aventure rocambolesque qui change sa vie à jamais. J’ai beaucoup aimé ce film parce que je me suis identifiée dès le début à l’héroïne. Rachel aime lire, c’est une femme qui est solitaire et pour qui la confiance à l’égard des gens est difficile. Ce film a également changé ma perception des choses. En le regardant, je me suis rendue compte que, comme Rachel, je suis enfermée dans une bulle de laquelle je ne peux m’échapper. Je ne m’étais pas rendu-compte jusqu’à aujourd’hui à quel point ma vie est insipide et répétitive.
Ce film m’a fait beaucoup réfléchir, au point où je ressens maintenant le besoin de prendre l’air. Je quitte alors le salon, traverse la grande salle à manger composée de plusieurs tables et je me dirige vers la porte d’entrée. Cependant alors que j’e m'approche pour ouvrir la double porte, le gardien m’interrompt et me rappel que je ne peux sortir dans la cour sans un accompagnateur, que c’est pour ma « sécurité ». Il est vraiment pénible celui là ! Je ne me laisse pas faire, je veux sortir toute seule, est-ce trop demandé ? Il appelle alors l’une des domestiques de la maison pour me raccompagner jusqu’à ma chambre. Il y a tellement de personnel dans cette maison que j’oublie les noms de beaucoup d'entre eux. J'essaie de me débarrasser en vain de cette femme en lui affirmant que je connais bien le chemin, malgré tout elle ne veut pas me laisser partir toute seule, elle me dit qu’elle n’a pas le droit. Après lui avoir fermé la porte au nez, je m'assois sur le coté de mon lit et regarde pas la fenêtre dont la vue donne sur un parc au delà du portail de la maison. En observant les gens se balader dans le parc je prend conscience que ma vie dans cette maison est bien triste et qu'elle semble me mener nulle part.
Je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce film. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas ressentie le souffle du vent sur mon visage, la sensation du soleil brûlant sur ma peau, et des bras enlacés autour de moi. J'apprécie cette maison, mais j'ai besoin de sortir pour ressentir ça une nouvelle fois, j'ai l'impression que ça fait des années que je n'ai pas vu le soleil. Mais le gardien de la porte d'entrée me barre à chaque fois la route, même quand je me suis présentée avec mes valises en scandant que je quittais la maison parce qu'elle ne m'allait plus, quel goujat. Je vais finir par croire qu'on ne veut pas me voir hors de cette maison, même le personnel et les domestiques semblent plus agités que d'habitude, j'ai l'impression qu'ils me surveillent depuis mon altercation avec le gardien. Je dois trouver un moyen de sortir d'ici (à tout prix), je ne suis plus à mon aise, je me sens seule.
Ma décision est prise, je dois quitter la maison, même si ça me fend le coeur. Je m'en veux beaucoup car ça signifie tromper la vigilence du personnel et du gardien, mais c'est l'unique moyen. Ils me pardonneront, j'en suis certaine, ils comprendront qu'une jeune fille comme moi peut tout à fait vivre sa vie sans leur aide, et même qu'elle a le droit. Le gardien dîne après moi, quand je monte dans ma chambre généralement, c'est là que je dois agir, les domestiques sont occupés à cette heure et la maison est moins active. Quand mon tour viendra, je me glisserai hors de ma chambre et m'enfuirai à toute vitesse.
Il est l'heure, je sers fort le petit sac contre ma poitrine et prend une grande inspiration. Prendre avec moi les valises n'est pas une bonne idée, alors je rassemble quelques affaires, mon argent, et tout ce à quoi je tiens dans un petit sac à main, et je mets quelques vêtements dans un autre. Ma porte est mal huilée, et je redoute que son grincement n'alerte le personnel, mais je ne peux plus rester ici. Doucement je pose ma main sur la poignée, et la tourne...
Je suis plantée là depuis trop longtemps, personne ne viendra je peux me détendre et refermer doucement la porte derrière moi. En y allant lentement, je peux éviter de faire trop de bruit. Le grincement est léger, et sans trop de tintamarre la porte se referme, le premier obstacle est passé, enfin. Je regarde tout autour de moi, le long couloir plongé dans l'obscurité me semble totalement vide, je décide donc de m'enfoncer ("m'enfoncer" n'est pas trop approprié) petit à petit dans la pénombre, sur la pointe des pieds. A la prochaine intersecton, l'escalier qui descend vers le hall principal au rez-de-chaussé s'offrira à moi. Si je me dépêche je pourrai partir avant le retour du gardien, mais le temps commence à manquer, je me suis trop attardée près de la porte de ma chambre. J'accélère le rythme, je tourne, je vois l'escalier, je commence à descendre avec précaution et me voilà dans le hall principal, face à la porte. Le gardien n'est pas là, je suis sauvée ! Je commence à marcher vers elle, puis ma marche se transforme en course, aussi vite que mon corps me le permet, course qui se voit couper nette par une main bourrue et rugeuse qui m'empoigne une épaule. Un homme grand et dont le visage mi-caché par les ombres me semble familier, se tient devant moi. Il prononce quelques mots tout fort, et des bruits de pas se font entendre tout autour de moi, je n'arrive plus à distinguer clairement les sons, ni les paroles, mais une foule m'entoure maintenant. Ma vision se brouille, et puis c'est le noir complet.
Je me suis réveillée le lendemain matin dans mon lit, ce qui voulait dire que ma tentative d’évasion avait échouée. Je n’ai néanmoins pas l’attention de baisser les bras. Cette fois-ci je vais être plus méticuleuse et surtout plus organisée. Une semaine s'est écoulée depuis mon premier échec, depuis je suis sage et j’obéis, enfin en apparence. En réalité je fais profile bas pour qu’ils ne se doutent de rien. Ma deuxième tentative d’évasion va être une réussite, il le faut.
Je suis restée enfermée dans ma chambre toute la semaine, pour préparer mon plan d’évasion. Tout d’abord j’ai fais un plan de la maison, du moins des pièces dont je connais l’existence, pour savoir quelles sont mes options. Partir par le portail me semble le plus judicieux, je ne me vois pas faire (je me vois mal?) le mur du côté jardin. Cependant pour ouvrir le portail il me faut soit une carte d’un employé, soit le code du portail, soit une clé. J’abandonne l’idée de la carte, c’est trop dangereux, je ne veux pas m’approcher du personnel de trop près. Je ne vois pas également comment je pourrais avoir le code qui ouvre le portail, ils ne le crient pas sur tous les toits. Il me faut donc être en possession de la clé, et je sais déjà où je peux la trouver ; dans le bureau du gardien. Par contre il va falloir que je mette en place une diversion pour que le gardien quitte son bureau. Plusieurs idées me viennent alors. Je pourrais mettre le feu dans la cuisine, mais il faut d’abord que je puisse (y) avoir accès. Je pourrais sinon mettre un somnifère ou autre médicament pour endormir le gardien, mais la pharmacie de la maison est trop bien gardée. Une idée me vient alors, je vais déclencher une querelle entre les autres résidents qui sera suffisamment importante pour distraire le personnel.
Maintenant que mon plan est prêt, il faut le mettre à exécution. Après avoir à nouveau préparer mon sac, je sors de ma chambre en souriant, l’air innocente. Je m’arrête juste avant le hall d’entrée pour cacher mon sac dans un placard à balais, puis je me dirige vers la salle à manger. Pendant l’heure du déjeuner, je papote avec d’autres résidents, en particulier avec Cécile. Elle a pour réputation de se quereller avec tout le monde, ce qui est parfait pour ma diversion. Je lui raconte alors des rumeurs que j’ai sois disant entendues à son égard. L’effet est immédiat, Cécile devient rouge de colère et se met à agresser les autres résidents. La situation dérape vite, j’en profite alors pour sortir de la salle sans être remarquée. De toute façon le personnel est trop occupé à essayer de rétablir l'ordre pour remarquer que l’un de leur résident c’est échappé. J’arrive dans le hall l’air essoufflée et affolé, ce qui attire directement l’attention du gardien. Il sort de son bureau en laissant la porte ouverte et vient à ma rencontre.
« Qu’est ce qui ne va pas madame ? »
« Une bagarre a éclatée dans la salle à manger monsieur, un membre du personnel m’a demandé de venir vous chercher. C’est urgent ! »
« Je vais aller voir, ne bougez pas ! »
Sans plus tarder le gardien se précipite dans la salle à manger, me laissant seule dans le hall d’entrée. Pas une minute à perdre. J’entre dans le bureau du gardien, et j’attrape le trousseau de clé suspendu au mur. Juste avant de partir je me rappelle que j’ai mon sac à prendre dans le placard à balais. Sac en main et clé dans l’autre, je sors du bâtiment et je me dirige jusqu’au portail. Je me retourne une dernière fois pour être sûre que personne ne me voit, puis je met la clé dans la serrure et la tourne. Le portail s’ouvre, je sors sans une once d’hésitation, comme si de rien n’était.
Alors que le grand portail se referme dans un grincement métallique strident, tout mon corps se met à vibrer, je tremble à l'idée de cette liberté nouvelle. Les arbres ont un son différent, les bruits aux alentours résonnent autrement, l'oxygène que je respire à une odeur de liberté. Je suis toute excitée en pensant aux aventures qui m'attendent, à ma nouvelle vie, je me sens renaître, j'ai décidément fais le bon choix, la maison m'empoisonnait. Avec la plus grande des précautions, je mets un pas [pied] devant moi, puis l'autre, je traverse la route et me retrouve dans le parc. Tout autour de moi la vie raisonne, des couples s'embrassent, des enfants jouent, j'aperçois même une sportive dans une course éffrénée au loin, dépassée par un cycliste. Je dois avouer me sentir un peu perdue, [.] si retrouver ma liberté est un plaisir indescriptible, je me retrouve à ne plus savoir quoi faire ni où aller. Un jeune garçon passe à côté de moi les yeux rivés sur ce qu'il me semble être un téléphone, et avant même que je ne puisse dire quoique ce soit, il se retourne, lève les yeux vers moi, et me demande.
"Vous allez bien madame, qu'est-ce que vous faites ici ?"
Je ne sais quoi répondre, il a vraiment l'air inquiet pour moi, et pourtant je peux quand même encore me prendre en charge. Peut-être veut-il seulement passer un peu de temps en ma compagnie ? Je ne dirai pas non.
Beaucoup de gens se groupent autour de moi, ils m'entourent et me posent des questions. Ils veulent savoir si je vais bien, d'où je viens, j'ai l'impression d'être une véritable bête de foire. L'angoisse monte, je veux partir d'ici et fuir ces gens, mais la foule qui se masse autour de moi est compacte et essayer de partir reviendrait à forcer le passage à travers un mur de béton. L'un des passants me demande si je me suis enfuie de la maison de l'autre côté de la route, et une jeune femme parle d'aller "les" prévenir pour s'assurer que je ne vienne pas de là-bas. Un moment passe, puis une voix plus forte se met à raisonner. Un grand médecin à l'air bourru se trouve devant moi, il se gratte la barbe. Il me fait un grand sourir et me demande pardon. Il me dit que j'ai été négligée ces derniers temps avec l'entrée de nouveaux patients et que toute l'équipe fera des efforts dés à présents pour m'emmener à nouveau en promenade, il me promet même une après-midi avec les autres sur la côte. Il me prend par les épaules, mais cette fois-ci sa poigne est chaleureuse. Nous faisons demi-tour et retournons à la maison.
J'ai enfin retrouvé toute ma tête. Mais qu'est-ce qui m'a prit ? Et si mes petits enfants étaient venus me voir et que je n'étais pas là ? De toute façon mes articulation me font mal, et je ne dirai pas non à une promenade sur la côte. Je vais le suivre.
Ma vie c’est améliorée depuis ces trois derniers mois. Le personnel de la maison de retraite n’a pas été fâché avec moi, après tout ce n’est pas vraiment de ma faute si j’oublie de temps en temps qui je suis. Certains perdent la tête avec l’âge.
Après avoir contacté ma famille, ils ont pris la décision de me transférer dans une autre maison, une qui est plus sécurisée mais qui me permettra de sortir plus souvent. Le jardin de cette nouvelle maison est magnifique. Il est vaste avec de nombreuses espèces de fleurs qui le rendent joyeux et paisible. Ma famille me rend visite plus souvent, voir mes petits enfants me fait toujours plaisir. De plus je me suis faite un ami, son nom est Daniel. C'est un homme charmant et drôle, il me fait tellement rire !
Il m’arrive de temps en temps de perdre un peu la tête, mais le personnel est toujours prêt à me venir en aide, ainsi que Daniel. Peut-être que demain, mon vieil ami le soleil me reveillera à l'heure ?
*** / ***
5º SÉPARATEUR: ON COLLE CI-DESSOUS LA VERSION FINALE (QUI INTÈGRE (ÉVENTUELLEMENT) LES CORRECTIONS DU BINÔME 1)
(C'est donc cette version que l'on va considérer comme étant la dernière version de l'histoire de votre binôme; celle que vous devrez mettre en ligne à l'étape suivante).
Au de-là du portail
Je me suis encore levée trop tard ce matin. J’avais pourtant bien laissé un mot au soleil pour qu’il me sorte du lit aux aurores, mais comme à son habitude ce garçon n’en fait qu’à sa tête. Heureusement, un repas chaud m’attend sur la table de la salle à manger, lui au moins il est toujours ponctuel, et bien chaud en plus. Je ne peux pas me plaindre de mes employés, ils sont au petits soins. Je sais que certain trouverai à redire sur la manière dont je mène ma vie, mais moi elle me va parfaitement bien. Certes ma maison sent le chloroforme et les produits ménagers, mais il serait inconvenant pour une jeune fille telle que moi de vivre dans une garçonnière sale et désordonnée. Les matins, après chaque repas, je vais me regarder dans la glace pour me faire belle, même si je ne sors pas je veux pouvoir me regarder avec fierté. Coiffure, parfum, tout est réglé, je peux descendre lire, il me semble avoir entraperçu de nouveaux livres dans la bibliothèque, j’ai hâte de pouvoir m’y plonger. Le dernier n’était pas des plus palpitants, il faut bien dire que je ne raffole pas des histoires policières, je crois aussi avoir vu des magazines, je vais passer ma semaine à lire, je le sens.
Il est tard, je n’ai pas vu le temps passer, mon ami le soleil est déjà parti se coucher, un véritable fainéant, il se couche de plus en plus tôt et se lève de plus en plus tard, mais je ne lui en veux pas, il fait froid et la douceur de mon lit n’est pas des plus désagréables. Demain je recommencerai, j’ai passé une bonne journée. Ceci dit, je ne suis pas sortie, ça fait des mois maintenant, je pourrai si je le voulais, mais je ne le veux pas. La maison est si agréable et le personnel s’occupe si bien de moi. Demain je sortirai, ou après-demain, promis.
Aujourd'hui j'ai eu le droit à de délicieux biscuits pour le petit déjeuner, ça faisait longtemps. Le soleil est encore en retard, mais ce n'est pas grave, j'avais particulièrement sommeil ce matin et ma femme de chambre a bordé mon lit hier soir, je ne m'étais rarement sentie aussi confortablement installé que cette nuit. Quelque chose a changé dans la maison, je ne sais pas quoi exactement, l'odeur est toujours là, le repas sera encore chaud ce midi et mon lit sera bordé ce soir, mais quelque chose d'indescriptible a changé, c'est sûrement mon imagination.
J'ai essayé de sortir mais mon gardien n'a pas voulu, il est trop protecteur celui-là, je peux me prendre en charge. Je ne peux néanmoins pas me plaindre, la maison prend soin de moi. Je vais aller lire et attendre le dîner. Il y a un étrange objet dans le salon, je ne l'avais jamais vu auparavant. Je crois que c'est une télévision.
C’est curieux, je n'ai encore jamais vu de télévision ici. Je me demande qui a bien pu prendre la décision d’en ajouter une. Et sans mon accord de surcroît ! Je me rapproche alors de l’objet. Avant d’en savoir plus sur cette mystérieuse télévision, je tourne la tête pour être sûre que je suis bien seule dans la pièce, j’aime être seule. C’est là que j’aperçois une cassette VHS posée à côté de la télévision. Sur la cassette il est écrit : La Grande Aventure de Rachel Brown. La couverture me fait penser à un Western, et je déteste les Western. Mon mari en regardait constamment. Cependant, je ne peux m’empêcher de regarder le film. De toute façon je n’ai rien de mieux à faire. Je met donc en route la cassette, puis je m’installe sur le fauteuil en face de la télévision. Mon dos me fait mal, je ne suis plus autant en forme qu’autre fois.
Le film a duré à peu près deux heures et demie, ce qui normalement est une durée trop longue pour moi, surtout pour regarder un film. Pourtant cela ne m’a pas dérangée, au contraire j’ai trouvé que le film était trop court. L’histoire était passionnante, le personnage de Rachel Brown m’inspire énormément. Ce n’est pas un Western, Dieu merci, mais un film d’aventure avec un brin de romance. Je ne refuse jamais un peu de romance, ça m'a vraiment plu, l’histoire est avant tout centrée sur l’héroïne, Rachel Brown, et sur la découverte de soi. C'est une jeune femme qui pense être satisfaite de sa vie jusqu’au jour où un événement particulier la chamboule. Elle part alors dans une aventure rocambolesque qui change sa vie à jamais. J’ai beaucoup aimé ce film parce que je me suis identifiée dès le début à l’héroïne. Rachel aime lire, c’est une femme qui est solitaire et pour qui la confiance à l’égard des gens est difficile. Ce film a également changé ma perception des choses. En le regardant, je me suis rendue compte que, comme Rachel, je suis enfermée dans une bulle de laquelle je ne peux m’échapper. Je ne m’étais pas rendu-compte jusqu’à aujourd’hui à quel point ma vie est insipide et répétitive.
Ce film m’a fait beaucoup réfléchir, au point où je ressens maintenant le besoin de prendre l’air. Je quitte alors le salon, traverse la grande salle à manger composée de plusieurs tables et je me dirige vers la porte d’entrée. Cependant alors que j’e m'approche pour ouvrir la double porte, le gardien m’interrompt et me rappel que je ne peux sortir dans la cour sans un accompagnateur, que c’est pour ma « sécurité ». Il est vraiment pénible celui là ! Je ne me laisse pas faire, je veux sortir toute seule, est-ce trop demandé ? Il appelle alors l’une des domestiques de la maison pour me raccompagner jusqu’à ma chambre. Il y a tellement de personnel dans cette maison que j’oublie les noms de beaucoup d'entre eux. J'essaie de me débarrasser en vain de cette femme en lui affirmant que je connais bien le chemin, malgré tout elle ne veut pas me laisser partir toute seule, elle me dit qu’elle n’a pas le droit. Après lui avoir fermé la porte au nez, je m'assois sur le coté de mon lit et regarde pas la fenêtre dont la vue donne sur un parc au delà du portail de la maison. En observant les gens se balader dans le parc je prend conscience que ma vie dans cette maison est bien triste et qu'elle semble me mener nulle part.
Je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce film. J'ai l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas ressentie le souffle du vent sur mon visage, la sensation du soleil brûlant sur ma peau, et des bras enlacés autour de moi. J'apprécie cette maison, mais j'ai besoin de sortir pour ressentir ça une nouvelle fois, j'ai l'impression que ça fait des années que je n'ai pas vu le soleil. Mais le gardien de la porte d'entrée me barre à chaque fois la route, même quand je me suis présentée avec mes valises en scandant que je quittais la maison parce qu'elle ne m'allait plus, quel goujat. Je vais finir par croire qu'on ne veut pas me voir hors de cette maison, même le personnel et les domestiques semblent plus agités que d'habitude, j'ai l'impression qu'ils me surveillent depuis mon altercation avec le gardien. Je dois trouver un moyen de sortir d'ici (à tout prix), je ne suis plus à mon aise, je me sens seule.
Ma décision est prise, je dois quitter la maison, même si ça me fend le coeur. Je m'en veux beaucoup car ça signifie tromper la vigilence du personnel et du gardien, mais c'est l'unique moyen. Ils me pardonneront, j'en suis certaine, ils comprendront qu'une jeune fille comme moi peut tout à fait vivre sa vie sans leur aide, et même qu'elle a le droit. Le gardien dîne après moi, quand je monte dans ma chambre généralement, c'est là que je dois agir, les domestiques sont occupés à cette heure et la maison est moins active. Quand mon tour viendra, je me glisserai hors de ma chambre et m'enfuirai à toute vitesse.
Il est l'heure, je sers fort le petit sac contre ma poitrine et prend une grande inspiration. Prendre avec moi les valises n'est pas une bonne idée, alors je rassemble quelques affaires, mon argent, et tout ce à quoi je tiens dans un petit sac à main, et je mets quelques vêtements dans un autre. Ma porte est mal huilée, et je redoute que son grincement n'alerte le personnel, mais je ne peux plus rester ici. Doucement je pose ma main sur la poignée, et la tourne...
Je suis plantée là depuis trop longtemps, personne ne viendra je peux me détendre et refermer doucement la porte derrière moi. En y allant lentement, je peux éviter de faire trop de bruit. Le grincement est léger, et sans trop de tintamarre la porte se referme, le premier obstacle est passé, enfin. Je regarde tout autour de moi, le long couloir plongé dans l'obscurité me semble totalement vide, je décide donc de m'enfoncer petit à petit dans la pénombre, sur la pointe des pieds. A la prochaine intersecton, l'escalier qui descend vers le hall principal au rez-de-chaussé s'offrira à moi. Si je me dépêche je pourrai partir avant le retour du gardien, mais le temps commence à manquer, je me suis trop attardée près de la porte de ma chambre. J'accélère le rythme, je tourne, je vois l'escalier, je commence à descendre avec précaution et me voilà dans le hall principal, face à la porte. Le gardien n'est pas là, je suis sauvée ! Je commence à marcher vers elle, puis ma marche se transforme en course, aussi vite que mon corps me le permet, course qui se voit couper nette par une main bourrue et rugeuse qui m'empoigne une épaule. Un homme grand et dont le visage mi-caché par les ombres me semble familier se tient devant moi. Il prononce quelques mots tout fort, et des bruits de pas se font entendre tout autour de moi, je n'arrive plus à distinguer clairement les sons, ni les paroles, mais une foule m'entoure maintenant. Ma vision se brouille, et puis c'est le noir complet.
Je me suis réveillée le lendemain matin dans mon lit, ce qui voulait dire que ma tentative d’évasion avait échouée. Je n’ai néanmoins pas l’attention de baisser les bras. Cette fois si je vais être plus méticuleuse et surtout plus organisée. Une semaine c’est écoulée depuis mon premier échec, depuis je suis sage et j’obéis, enfin en apparence. En réalité je fais profile bas pour qu’ils ne se doutent de rien. Ma deuxième tentative d’évasion va être une réussite, il le faut.
Je suis restée enfermer dans ma chambre toute la semaine, pour préparer mon plan d’évasion. Tout d’abord j’ai fais un plan de la maison, du moins des pièces dont je connais l’existence, pour savoir quelles sont mes options. Partir par le portail me semble le plus judicieux, je ne me vois pas faire le mur du côté jardin. Cependant pour ouvrir le portail il me faut soit une carte d’un employé, soit le code du portail, soit une clé. J’abandonne l’idée de la carte, c’est trop dangereux, je ne veux pas m’approcher du personnel de trop près. Je ne vois pas également comment je pourrais avoir le code qui ouvre le portail. Ils ne le crient pas sur tous les toits. Il me faut donc être en possession de la clé, et je sais déjà où je peux la trouver ; dans le bureau du gardien. Par contre il va falloir que je mette en place une diversion pour que le gardien quitte son bureau. Plusieurs idées me viennent alors. Je pourrais mettre le feu dans la cuisine, mais il faut d’abord que je puisse avoir y accès. Je pourrais sinon mettre un somnifère ou autre médicament pour endormir le gardien, mais la pharmacie de la maison est trop bien gardée. Une idée me vient alors, je vais déclencher une querelle entre les autres résidents qui sera suffisamment importante pour distraire le personnel.
Maintenant que mon plan est prêt, il faut le mettre à exécution. Après avoir à nouveau préparer mon sac, je sors de ma chambre en souriant, l’air innocente. Je m’arrête juste avant le hall d’entrée pour cacher mon sac dans un placard à balais, puis je me dirige vers la salle à manger. Pendant l’heure du déjeuner, je papote avec d’autres résidents, en particulier avec Cécile. Elle a pour réputation de se quereller avec tout le monde, ce qui est parfait pour ma diversion. Je lui raconte alors des rumeurs que j’ai sois disant entendues à son égard. L’effet est immédiat, Cécile devient rouge de colère et se met à agresser les autres résidents. La situation dérape vite, j’en profite alors pour sortir de la salle sans être remarquée. De toute façon le personnel est trop occupé à essayer de rétablir l'ordre pour remarquer que l’un de leur résident c’est échappé. J’arrive dans le hall l’air essoufflée et affolé, ce qui attire directement l’attention du gardien. Il sort de son bureau en laissant la porte ouverte et vient à ma rencontre.
« Qu’est ce qui ne va pas madame ? »
« Une bagarre a éclaté dans la salle à manger monsieur, un membre du personnel m’a demandé de venir vous chercher. C’est urgent ! »
« Je vais aller voir, ne bougez pas ! »
Sans plus tarder le gardien se précipite dans la salle à manger, me laissant seule dans le hall d’entrée. Pas une minute à perdre. J’entre dans le bureau du gardien, et j’attrape le trousseau de clé suspendu au mur. Juste avant de partir je me rappelle que j’ai mon sac à prendre dans le placard à balais. Sac en main et clé dans l’autre, je sors du bâtiment et je me dirige jusqu’au portail. Je me retourne une dernière fois pour être sûre que personne ne me voit, puis je met la clé dans la serrure et la tourne. Le portail s’ouvre, je sors sans une once d’hésitation, comme si de rien n’était.
Alors que le grand portail se referme dans un grincement métallique strident, tout mon corps se met à vibrer, je tremble à l'idée de cette liberté nouvelle. Les arbres ont un son différent, les bruits aux alentours résonnent autrement, l'oxygène que je respire à une odeur de liberté. Je suis toute excitée en pensant aux aventures qui m'attendent, à ma nouvelle vie, je me sens renaître, j'ai décidément fais le bon choix, la maison m'empoisonnait. Avec la plus grande des précautions, je mets un pied devant moi, puis l'autre, je traverse la route et me retrouve dans le parc. Tout autour de moi la vie raisonne, des couples s'embrassent, des enfants jouent, j'aperçois même une sportive dans une course éffrénée au loin, dépassée par un cycliste. Je dois avouer me sentir un peu perdue, [.] si retrouver ma liberté est un plaisir indescriptible, je me retrouve à ne plus savoir quoi faire ni où aller. Un jeune garçon passe à côté de moi les yeux rivés sur ce qu'il me semble être un téléphone, et avant même que je ne puisse dire quoique ce soit, il se retourne, lève les yeux vers moi, et me demande.
"Vous allez bien madame, qu'est-ce que vous faites ici ?"
Je ne sais quoi répondre, il a vraiment l'air inquiet pour moi, et pourtant je peux quand même encore me prendre en charge. Peut-être veut-il seulement passer un peu de temps en ma compagnie ? Je ne dirai pas non.
Beaucoup de gens se groupent autour de moi, ils m'entourent et me posent des questions. Ils veulent savoir si je vais bien, d'où je viens, j'ai l'impression d'être une véritable bête de foire. L'angoisse monte, je veux partir d'ici et fuir ces gens, mais la foule qui se masse autour de moi est compacte et essayer de partir reviendrait à forcer le passage à travers un mur de béton. L'un des passants me demande si je me suis enfuie de la maison de l'autre côté de la route, et une jeune femme parle d'aller "les" prévenir pour s'assurer que je ne vienne pas de là-bas. Un moment passe, puis une voix plus forte se met à raisonner. Un grand médecin à l'air bourru se trouve devant moi, il se gratte la barbe. Il me fait un grand sourir et me demande pardon. Il me dit que j'ai été négligée ces derniers temps avec l'entrée de nouveaux patients et que toute l'équipe fera des efforts dés à présents pour m'emmener à nouveau en promenade, il me promet même une après-midi avec les autres sur la côte. Il me prend par les épaules, mais cette fois-ci sa poigne est chaleureuse. Nous faisons demi-tour et retournons à la maison.
J'ai enfin retrouvé toute ma tête. Mais qu'est-ce qui m'a prit ? Et si mes petits enfants étaient venus me voir et que je n'étais pas là ? De toute façon mes articulation me font mal, et je ne dirai pas non à une promenade sur la côte. Je vais le suivre.
Ma vie c’est améliorée depuis ces trois derniers mois. Le personnel de la maison de retraite n’a pas été fâché avec moi, après tout ce n’est pas vraiment de ma faute si j’oublie de temps en temps qui je suis. Certains perdent la tête avec l’âge.
Après avoir contacté ma famille, ils ont pris la décision de me transférer dans une autre maison, une qui est plus sécurisée mais qui me permettra de sortir plus souvent. Le jardin de cette nouvelle maison est magnifique. Il est vaste avec de nombreuses espèces de fleurs qui le rendent joyeux et paisible. Ma famille me rend visite plus souvent, voir mes petits enfants me fait toujours plaisir. De plus je me suis faite un ami, son nom est Daniel. C'est un homme charmant et drôle, il me fait tellement rire !
Il m’arrive de temps en temps de perdre un peu la tête, mais le personnel est toujours prêt à me venir en aide, ainsi que Daniel. Peut-être que demain, mon vieil ami le soleil me reveillera à l'heure ?
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MAINTENANT CHACUN DE VOUS RÉPOND AUX DEUX QUESTIONNAIRES QUI SE TROUVENT SUR LA COLONNE RELATIVE À SON BINÔME CRÉÉE SUR LE MUR VIRTUEL.
(Dans le premier questionnaire, vous donnez votre feedback sur le texte que vous avez rédigé en mode collaboratif au sein de votre binôme).
(Dans le deuxième questionnaire, vous donnez votre feedback sur le texte rédigé en mode collaboratif par le binôme que vous avez dû revoir).